Si la fatigue gagne les
organismes, l’entrain et la motivation des élèves n’en laissent rien
paraître : c’est un joyeux équipage qui embarque en matinée dans notre bus
pour monter sur les hauteurs de Sterling, notre ville hôte, afin de découvrir
le château de la Reine, dans lequel elle se rend au moins une fois par an. Son
drapeau, qui n’apparaît pas au sommet du mât, indique qu’elle préfère
probablement Buckingham aux frimas écossais. Cela n’enlève rien à la beauté du
panorama qu’offre ce « castle » typique de l’Ecosse, dont la route
est bornée par une multitude de statues de William Wallace, le héros local qui
s’est battu contre les Anglais à la fin du XIIIe siècle… Qui sont autant
de petites piques adressées à la Reine !
Cette petite visite n’est qu’un
préambule à une envolée vers la région la plus venteuse de l’Ecosse où se
trouve la ferme éolienne terrestre de Whitelee, au sud de Glasgow, qui est la
plus grande infrastructure de ce type dans le Royaume-Uni et l’une des plus
grandes en Europe et dans le monde. Plus de 200 éoliennes d’une hauteur
dépassant allègrement les 120 mètres fournissent une énergie suffisante pour
alimenter une ville de la taille de Lyon. C’est le fleuron de la politique
énergétique de l’Ecosse, qui est la nation du Royaume-Uni disposant des plus
grandes ressources pétrolières et gazières (off-shore, en mer du Nord), dont
l’utilisation contribue directement aux changements climatiques. C’est ce qui
motive l’Ecosse, depuis plusieurs années, à accélérer leur transition
énergétique en profitant au mieux de leur potentiel éolien, comme à Whitelee,
ou leur potentiel maritime sur les rivages de la mer du Nord (fermes éoliennes
off-shore et exploitation de la houle… Que nous espérons ne pas découvrir dans
la nuit de samedi à dimanche !). Le paysage de landes enneigées parsemées
d’une multitude d’éoliennes, éclairé par une lumière crépusculaire, est à
couper le souffle. A part quelques promeneurs et d’innombrables moutons – les
cousins de Shaun le mouton – le paysage est un désert humain dédié à la
protection de la nature.
Ce magnifique site est parfait
pour faire passer plus facilement les très peu durables pack lunchs fournis
par les familles, mais les déchets qui en subsistent seront au moins
parfaitement triés dans le centre d’accueil du site, modèle en la matière.
Un saut de puce en bus nous amène
à Glasgow, la ville la plus peuplée et la plus dynamique d’Ecosse. C’est là
qu’attend le dernier challenge proposé aux élèves, en équipes, qui doivent réaliser des selfies devant la vingtaine de gigantesques peintures murales
dispersées dans les rues de la vieille ville. Il s’agit d’un parcours ludique en
temps limité : les élèves doivent se rendre dans un grand café du
centre-ville à une heure donnée. A eux de remplir le challenge tout en
profitant d’un peu de temps libre, ce qu’ils vont tous réaliser dans les temps
(exception faite de l’équipe de Madame Hoarau…). La récompense est à la hauteur
du challenge, avec un pot partagé dans un café clinquant ayant le vent en poupe
à Glasgow.
Le retour vers Stirling est très rapide
et l’occasion d’un exercice de champ choral des plus dynamiques initié par
Madame Hoarau (qui cherche peut-être à se faire pardonner le retard
des élèves de son groupe ?).